vendredi 20 novembre 2015

Conditions de captivité des orques du parc Marineland d'Antibes (Question au Sénat)

Question écrite n° 18911 de M. Jean-Vincent Placé
(Essonne - Écologiste)

publiée dans le JO Sénat du 19/11/2015 - page 2677

M. Jean-Vincent Placé attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les conditions de captivité dans lesquelles les orques du parc Marineland son détenues.

Les orques sont retenues en captivité dans des espaces insuffisamment grands, ce qui ne leur permet pas d'effectuer l'exercice physique nécessaire à leur équilibre tandis que dans la nature, ils parcourent une centaine de kilomètres par jours. 
L'eau des bassins, qui constitue leur espace vital, est fortement chlorée. Selon le témoignage d'un ancien dresseur du parc, cela abîme fortement la peau et les yeux des dresseurs et surtout ceux des orques qui sont constamment dans les bassins. Ces mauvais traitements leur causent des dommages psychologiques.

En effet, il a été établi que, sujets au stress pendant les représentations et à l'ennui lors des temps de « repos » pendant lesquels ils n'ont pas la place d'évoluer dans le bassin, ces animaux développent des comportements agressifs envers leurs compères mais également envers les professionnels qui s'en occupent. 
Des agissements suicidaires ont également été constatés tels que celui de Freya, décédée en juin 2015 et qui avalait du sable de filtration. 
De plus, leur alimentation, qui n'est pas aussi variée que celle qu'ils trouvent dans les océans, est à l'origine de carences alimentaires, elles aussi susceptibles de générer des attitudes dangereuses. Enfin, en captivité, les orques ne sont pas aptes à se reproduire. 
Les vétérinaires se chargent alors d'inséminer les femelles en n'hésitant pas à utiliser les semences de mâles de leur famille, alors que les faits de consanguinité ne sont qu'extrêmement rares chez les orques libres.

Il remarque que ces conditions de captivité ne sont pas respectueuses des objectifs de la directive 1999/22/CE du Conseil, du 29 mars 1999, relative à la détention d'animaux sauvages dans un environnement zoologique dont la réalisation passe par la prise de mesures respectueuses des besoins biologiques et physionomiques des animaux captifs. 
Les articles 10 et 12 de l'arrêté du 25 mars 2004 pris en transposition de la directive le rappellent. 
Il note également l'absence de sanctions prévues par les textes tandis que l'article 8 de la directive affirme la nécessité de prendre des dispositions « efficaces, proportionnées et dissuasives ».

Ainsi, il souhaite connaitre les intentions du Gouvernement en matière de contrôles effectués dans les parcs afin de veiller au respect de la règlementation prise en transposition de la directive du 29 mars 1999.

En attente de réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie.
On remarquera à côté de ceci que l'on n'a jamais entendu notre homme prendre position sur la « régulation » des loups, le gavage des oies, les pratiques ayant cours dans les abattoirs…

jeudi 19 novembre 2015

L’âge du sociopathe

Le terme anthropocène ne nous aide non seulement pas à empêcher cette culture de détruire la planète – mais il contribue aussi directement à aggraver les problèmes qu’il est conçu pour souligner.
Tout d’abord, c’est largement trompeur. 
Les humains ne sont pas ceux qui « transforment » – lire: détruisent – la planète. 
Il s’agit des humains civilisés. Il y a une différence. 
C’est la différence entre les forêts anciennes et New York City, la différence entre 60 millions de bisons sur une vaste plaine et des champs pleins d’herbicides – et de pesticides – de maïs génétiquement modifié. 
La différence entre des rivières pleines de saumons, et des rivières anéanties par des barrages hydroélectriques. La différence entre les cultures dont les membres comprennent n’être qu’un parmi la multitude, et les membres de cette culture, qui convertissent tout pour leurs seuls besoins.

La suite ICI

mercredi 11 novembre 2015

Marineland : « L'eau est montée jusqu'à 6 mètres de haut »


« L'eau est montée jusqu'à 6 mètres de haut », c'est pas moi qui le dit, mais Jon KERSHAW en personne.
Cet homme là, si on ne l'avait pas il faudrait l'inventer.

Donc, Mise en danger d'autrui et autisme généralisé de la Mairie, de la Préfecture pourtant si précise et habituellement si pointilleuse concernant les atteintes possibles à l'Ordre Public lors des manifs…

Mise en danger de la vie d'autrui en droit pénal français

Mise en danger de la vie d'autrui
Territoire d’application Drapeau de la France France
Incrimination articles 223-1 et 223-2
Classification Délit
Prescription 3 ans
Compétence Trib. correctionnel
Pour que le délit de mise en danger délibérée de la vie d'autrui soit constitué, le ministère public doit apporter quatre types de preuves cumulatives :
  • existence d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement ;
  • violation manifestement délibérée de cette obligation ;
  • exposition directe d'autrui ;
  • existence pour autrui d'un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente.

Domaines d'application

Ce délit voit son champ d'application s'élargir, de plus en plus, dans deux domaines en particulier :
  • infraction routière ou comportement sur la voie publique pouvant entraîner des risques d'accident (conduite en état d'ivresse ou sous l'emprise de stupéfiants par exemple),
  • dans le domaine médical par l'application de traitement inadapté ou contre-indiqué.

Le Guardian / 5 novembre (traduit par la Communauté)

Appel au Zamis : quelques «Guetteurs» (trice ?)* de l'Internet relèvent sur Face Book des sources très intéressantes en langue anglaise ou espagnole, il serait intéressant de les traduire afin de les «fixer», car FaceBook est un foutoir éparpillé et très volatile où la concentration n'excède pas 8 secondes !. 
La méthode ?
Le doc texte est mis en partage sur Google Doc et chaque Zami volontaire  -invité au partage - planche dessus quand il peut. 

Il faut juste ouvrir un compte Gmail.
C'est très simple et très pratique à utiliser. 
Volontaire ? Contactez moi en privé.

Le Guardian

Article du 5 novembre 2015


SeaWorld lutte toujours contre les retombées du film Blackfish alors que ses bénéfices chutent de 10 millions de dollars cette année.
La fréquentation des parcs à thème sur les orques à San Diego et San Antonio continue de baisser après le documentaire de 2013 critiquant le traitement des cétacés par l'entreprise.

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Le mois dernier, les autorités californiennes ont interdit à SeaWorld de tenter de planifier la reproduction de nouvelles baleines via un projet d'extension de ses bassins de San Diego, d’un montant de 100 millions de dollars.

SeaWorld a averti jeudi ses investisseurs que ses bénéfices de cette année chuteront à nouveau de 10 millions de dollars cette année, en raison de la baisse continuelle de fréquentation de ses parcs à thème sur les orques à San Diego et San Antonio.

L'avertissement a atteint les actions de SeaWorld qui ont perdu la moitié de leur valeur depuis la sortie de Blackfish, un film documentaire énumérant les mauvais traitements présumés des baleines dans ses parcs, provoquant une chute de 9% à 17,80 dollars en début de séance à Wall Street.

Joel Manby, nouveau directeur général de SeaWorld, a déclaré qu'il était « très déçu » de voir des bénéfices prévus pour 2015 amputés de 370 à 360 millions de dollars. La société a déclaré que la baisse de la fréquentation, causant les plus grandes chutes lors des trimestres précédents, était due à la poursuite des « défis infligés à la marque SeaWorld » découlant du film Blackfish.

Le documentaire, sorti en 2013, affirmait que le traitement infligé aux baleines par l'entreprise avait provoqué un comportement violent des animaux, contribuant ainsi à la mort de trois personnes.
Manby a refusé de préciser exactement le volume de la perte de fréquentation du Parc de San Diego, mais a déclaré que sans la désaffection en Californie et au Texas, la fréquentation globale de la société, qui exploite également la chaîne Busch Gardens, aurait été meilleure que l’année précédente.
La société ne révèle pas le taux de fréquentation pour chaque parc. Mais les chiffres des autorités de San-Diego ont montré une baisse de 17% de la fréquentation au parc en 2014 de 4,5 à 3,7 millions de dollars.
Manby, engagé au poste de Directeur Exécutif plus tôt cette année, a déclaré qu'il reconnaissait que la compagnie « avait clairement beaucoup de travail à faire » pour restaurer la confiance du public. Il a dit également que la compagnie avait remarqué une amélioration de la confiance du public envers SeaWorld à la suite d'une campagne de publicité de plusieurs millions de dollars composée de spots télévisés et d’actions sur les médias sociaux afin de contrecarrer les campagnes ininterrompues des militants des droits des animaux.

Cependant, la société a continué à faire face à des revers en provenance des autorités publiques.
Le mois dernier, les autorités californiennes ont interdit à SeaWorld de tenter de planifier la reproduction de nouvelles baleines au moyen d’une extension à 100 millions de dollars de ses bassins à San Diego.
Manby a promis de lutter contre cette interdiction devant les tribunaux.
Il a également été révélé au cours du trimestre que SeaWorld avait envoyé un employé pour  infiltrer Peta, le groupe de défense des animaux menant la plupart des manifestations contre la société.
Manby a admis que la société n'avait pas agi assez rapidement pour répondre aux retombées négatives de Blackfish sur le public et l’évolution des comportements de ses clients, mais a annoncé qu'il allait révéler une nouvelle stratégie lundi.
« Je suis très heureux de la façon dont nous faisons évoluer la marque SeaWorld afin de la faire correspondre à l'évolution des attentes de nos clients, » a-t-il dit.

Traduit par la Communauté
Isabelle vdWende
Max Berthy

Le renforcement des campagnes de promotion de Sea Word pour tenter d'enrayer le déclin est à rapprocher de l'intensité inhabituelle de la campagne de promotion du Marineland d’Antibes pour la saison 2015 (Panneaux d'affichages jusque dans les métros parisiens).

Alors… à mêmes causes mêmes effets ?

* Merci à Laura Mortarini

mardi 10 novembre 2015

Hors-sujet ?, c'est vous qui voyez…


« C’étaient des chasseurs de bisons, chasseurs de peaux et non chasseurs de viande; cette distinction étant essentielle. Les chasseurs de viande tuent pour nourrir la population, et leurs prodigieux exploits ont valu à quelques-uns d’entrer dans la légende. 

Tel était Buffalo Bill, expert en abattage pour le compte des employés des chemins de fer du Kansas. 

Si ses instruments de travail étaient autres, sa tâche était identique à celle de n’importe quel tueur dans n’importe quelle entreprise commerciale de boucherie: ni plus louable, ni plus héroïque.

Mais, se distinguant des autres tueurs de profession, il dirigeait un spectacle sur le « Wild West », partait en tournée au quatre coins du monde, chargeait ses revolvers à la chevrotine et gagnait une renommée de grand héros, de fin fusil et de menteur d’envergure.


Quoi qu’il en fût, Buffalo Bill ainsi que les autres chasseurs de viande ne comptaient pas à leur actif un nombre appréciable de pièces par rapport aux millions de bisons qui erraient dans les plaines. 

Les bisons furent détruits, en incroyablement peu d’années, par les chasseurs de peaux. 

Ces derniers recherchaient le cuir purement et simplement – au diable la chair et les os. 

Ils exploitaient un filon, écumant la richesse du pays et, dans leur sillage, laissaient les traces hideuses de leur carnage. 

Ils suivaient les troupeaux avec leurs grandes et lourdes voitures et, armés de leurs gros fusils à bisons, ils tuaient et tuaient sans relâche. 

Ils travaillaient en général par équipe de deux et quatre: deux hommes pour tirer, quatre pour dépecer l’animal. 

Ecorcher était une science; il fallait fendre la peau du ventre et des pattes, écorcher, dépouiller. 

Un bon chasseur pouvait enlever la peau d’un animal en sept minutes; les dépouilles étaient entassées fraîches dans les fourgons.


Dans les années 1860, on faisait fortune dans la chasse au bison. 

Des compagnies furent créées qui employaient des hommes rudes pour tuer, plus rudes encore pour écorcher. 

Suivis de quarante ou soixante voitures, les chasseurs suivaient la piste des bisons et, que ce fût le matin, à midi ou la nuit, on les entendait tirailler. 

Pendant des kilomètres et des kilomètres, sur les plaines flottait l’odeur de charnier que dégageait la viande pourrie; les coyotes eux-mêmes, gorgés de nourriture, dédaignaient cette proie. 

L’Amérique n’avait jamais été le théâtre d’un tel massacre; et il n’est pas sûr que dans toute l’histoire de l’humanité on eût jamais vu pourrir ainsi sous le soleil brûlant tant de milliers de tonnes de viande. 

Les bisons étaient extraordinairement nombreux, mais à force de massacres on finit par en venir à bout. 

Lorsque les chemins de fer commencèrent à sillonner le continent, les trains attendaient parfois un jour entier qu’un troupeau eût traversé les voies. 

Cinq ans plus tard, les bisons étaient rares. 

Dix ans après, ils avaient pratiquement disparu, il n’en restait que le souvenir: un million de squelettes blanchis.


Aux yeus des Indiens, ce fut d’entre tous le crime qu’ils comprirent le moins, celui qui leur porta le coup le plus rude et le plus tragique. 
Dans les plaines, depuis des temps immémoriaux, le bison avait été leur vie. 
Sa chair les nourrissait, son cuir leur fournissait les vêtements, les couvertures, les tipis, les armures; ses os, des armes et des aiguilles; ses dents servaient d’ornements, ses tendons de fil, ses entrailles de récipients et de sacs; ses sabots leur donnaient la colle; et même les déchets, les fientes étaient un précieux combustible qui brûlait avec une flamme chaude et régulière. 

Rien n’était gâché et, jusqu’à la dernière goutte de son sang, le bison était consommé par les tribus errantes qui tuaient strictement selon leurs besoins et considéraient les troupeaux comme la source éternelle de leur subsistance.

Au moment où la chasse au cuir atteignait son paroxysme, les Indiens, voyant les troupeaux disparaître et les plaines se couvrir de charognes, conçurent une haine folle pour les chasseurs. 

Sans aucune raison, ces hommes anéantissaient les bisons et, du même coup, leur coupaient tout moyen d’existence. 
La chasse, même à grande échelle, ils pouvaient la comprendre. 
Mais la destruction totale et le complet gâchis représentaient pour eux le plus effroyable de tous les crimes. 
Avec les bisons disparaissait tout ce qui avait été l’Indien des Plaines. »

La Dernière Frontière


Traduit par Catherine de Palaminy


Titanic-Land reloaded ?

Marineland devrait ouvrir le 6 février, les dossiers administratif sont bouclés, les assurances ont payé…

On peut imaginer le montant faramineux que devraient atteindre désormais ces primes d'assurances.

Mais comment croire sérieusement un déni aussi énorme, sauf à imaginer que ces déclarations ne servent qu’a tenter de maintenir (pas très subtilement) le cours des actions du Groupe Parques Reunidos.

Si Marineland ouvre, il faudra qu'il soit bâti sur des pilotis et protégé par des barrages de béton armé… mais cette fois sans animaux impossibles à évacuer et en saisissant cette occasion pour s’emparer d'autres concepts, innovants ceux-là, plutôt que dépassés et éthiquement rétrogrades.

Quelques croquis valent souvent mieux qu'un long discours, ici ce seront quelques cartes en provenance de www.geoportail.gouv.fr

Un peu de bon sens commun

La réalité géographique…

Le réseau hydrographique (en bleu)

Dans cette zone, tous les cours d’eau convergent dans la plaine de la Brague pour aboutir…
au Parc Marin qui en plus est bordé à l'est par une zone humide (le Parc de Vaugrenier) qui ne peut que libérer au même endroit le trop plein de son marais.
La zone est inondable, ce qui pose quelques questions.

Depuis des siècles, l’eau dévale dans cette petite plaine côtière,
c'était bien avant le bétonnage foncier, les routes, les parkings…

Le dénivelé est rapide, nous sommes dans les Alpes-Maritimes.

Un détail pour comprendre

La petite rivière de la Brague devenue monstre rugisssant détruisant tout sur son passage est alimentée par de petits ruisseaux dont le nom figure à peine sur la carte. 
La Bouillide est l'un d'eux, traversant Sophia-Antipolis, quelques kilomètres en amont du village de Biot. 
En temps ordinaires ils sont d'un naturel très paisibles, mais dans ce genre d'épisode climatique, ces cours d'eau s'engouffrent dans des vallons encaissés qui renforcent leur puissance. 
Ils ont créé des embâcles successives qui ont explosé sous la pression au pied du village de Biot pour se ruer dans la petite plaine, en raz de marée successifs mais venant de l'intérieur des terres, ainsi que l'ont décrit les témoins.

Voilà à quoi ont eu affaire le Marineland et les populations alentour en très peu de temps.

Un mois après la soirée du 3 octobre, dans le lit de la Bouillide, ce petit affluent de la Brague devenue fou lui aussi, les dégâts toujours bien visibles donnent une petite idée des forces en jeu.
Le petit affluent de la Brague a sauté le parapet ce soir là…

…avec la puissance d'une excavatrice déchaînée.

Ce qui est arrivé se produira à nouveau

Pour reprendre la formule consacrée : la question n'est pas de savoir si ça va se produire, la question est de savoir quand… La réponse est impossible à produire car elle est liée à des phénomènes météos à la violence de plus en plus aléatoire.

… mais « les dossiers administratifs sont bouclés » a le culot d’annoncer la Direction du Zoo Marin. 

« MDR » ou « LOL », comme on dit sur FaceBook !


samedi 7 novembre 2015

Humour involontaire et intox

Je découvre ce très mauvais « billet d'information » (sic) au français approximatif et qui ressemble à une commande rédigée par un « turc mécanique » comme aiment à les exploiter nos multinationales chéries.
Le pauvre pigiste, possiblement délocalisé nous dévoile que le Parc Marin est situé à « JUAN LES PENG », et qu'il ouvrira ses portes « hospitalièrement » aux visiteurs le 6 février. 
Il convient sans doute pour les commanditaires de propager cette rumeur virale par tous les moyens pour des raisons économiques bien moins claires qu'il n'y paraît.
Mais la perle est dans cette affirmation :
« Toutes les formalités administratives et d'assurance sont remplies ».
Si vraiment c'était vrai, nous serions alors dans une République Bananière de premier plan. 
Un Marineland aux autorisations d'exister équivoques de longue date, déjà situé dans une zone inondable potentiellement dangereuse maintenant définitivement avérée très dangereuse depuis la catastrophe du mois d'octobre (1 mort dans le camping pas trop fréquenté à cette saison et situé juste en face)… 
Marineland qui ne doit qu'à la chance de n'avoir subi que des dommages matériels et un peu de « casse animale » parce que le cataclysme a eu le bon goût de débouler pendant les heures de fermeture.
Marineland qui repartirait donc quelques semaines plus tard, plein d'allant vers de nouvelles aventures - comme si de rien n'était - avec la bénédiction empressée des administrations concernées. 
Allo quoi ! 
comme disait je ne sais plus qui…
…ah, bon!, c'est pas lui ?

mardi 3 novembre 2015

Marineland 2.0 dès février ?… chiche !

La dissonance cognitive, est le paradoxe qui est au centre même de l'activité du Marineland d'Antibes comme de tous les autres parcs d'attractions du même genre.
Exploiter des animaux sans autre finalité réelle que de générer de substantiels profits et prétendre à grand renfort de marketing contribuer à leur bien-être - ou encore plus osé -… à leur sauvegarde !, c'est un raisonnement comparable au court-circuit. Quand deux fils électrifiés se touchent : ça grille.

Il semble d'ailleurs clair que les plombs ont sauté à Marineland et le fusible et Directeur Bernard Giampaolo remplacé.

Les destructions provoquées par un cataclysme d'une violence exceptionnelle sont survenues au pire moment pour les affaires de ce business éthiquement indéfendable.

Les parcs marins, inexorablement controversés par une multitude d'argumentaires bien documentés n'ont pourtant pas empêché l'ancien Directeur de clamer :
 « Le Marinand existe depuis 45  ans, il sera encore là dans 45 ans »
Plus que l'arrogance provocatrice de cette déclaration c'est surtout la stupidité et de celle-ci et quelques autres (comme le dérapage sémantique de la « casse animale ») qui ont dû inquiéter la hiérarchie de son employeur Parcos Reunidos sur les capacités de gestion de crise de cet ancien dirigeant du Groupe Accor.

Des dauphins tarifés asservis à l'hôtellerie (Le Lagoon), les shows tonitruants, les paillettes et PomPom-girl, un Groupe Financier, tout cela juxtaposé aux concepts de Recherche, de Protection Animale, et préservation des espèces… ça « dissone » grave !

Cet été, le Marineland d'Antibes malgré son intense fréquentation touristique a multiplié massivement ses parutions publicitaires afin de contrer l'érosion incessante d'un public de moins en moins naïf car de mieux en mieux informé.
Ce public a maintenant la possibilité d'être averti des réalités hors-champs des Parc Marins par les Associations, les Réseaux Sociaux mobilisés 24h sur 24, les Blogs, les whistleblower (Donneurs d'Alertes), les nombreux scientifiques et… l'Internet en général.

Le temps de la « Réclame » triviale est bien révolu, comme celui du marketing-propagande simpliste et cynique, de celui qui cible clairement les enfants censés devenir les « prescripteurs » de leurs parents… ceux-ci étant ainsi pris en otage.

Le Marineland et la multinationale Parcos Reunidos auraient plutôt intérêt à intégrer ce changement de paradigme plutôt que de tenter de résister bec et ongle à cette prise de conscience planétaire virale de toute façon inéluctable se transformant en « mème » (avec accent grave)

S'adapter c'est survivre… 

c'est valable également pour ce Groupe.

Les destructions de la tempête (90 % des installations selon la Direction elle-même) pourraient être l'occasion inespérée d'engager une réflexion sur la nature du parc et sur l'évolution possible pour cette entreprise, de ses emplois, qui prendrait en compte les exigences de plus en plus fermes d'un public d'opposants dont le nombre croît de façon exponentielle.

C'est sans doute ce processus d'acceptation de la remise en question qui est le plus difficile.

Leurs experts marketing devraient pourtant ne rien ignorer de ce qu'on appelle la théorie de l'engagement ou encore le piège abscons… qui est la version la plus radicale de la « dissonance cognitive »… toujours elle !
Si on est taquin, on peut évoquer aussi le piège à cons… de celui qui fait juger à tort que l'on a déjà trop investi pour ne pas continuer dans la même voie pourtant sans issue.

Le piège semble pourtant bien se refermer sur nos dirigeants quand la direction déclare la réouverture programmée pour février 2015/2016

Les mâchoires du piège

Marineland s'engage dans un processus de dépense (argent, temps, énergie) pour atteindre un but donné de rentabilité sans pour autant rien modifier sur le fond .
Qu'ils en soient conscients ou non, atteindre ce but n'est pas certain avec les mêmes recettes, encore moins sur le long terme étant donné l'évolution des mentalités qui achèvera sa mutation bien avant 45 ans.

Le processus se poursuivra donc sauf s'ils décident activement de l'interrompre.

Ils ne pourront plus fixer de limite à ces investissements, condamnés à la fuite en avant pour tenter de contrebalancer avec les mêmes schémas dépassés une opposition de masse qui sera de plus en plus partagée et virulente.

Quelques exemples historiques croustillants illustrent ce type de piège à… : comme l'enlisement au Vietnam (on peut dire la même chose de la guerre en Irak), ou la poursuite d'études « coûte que coûte »,  piège abscons comme cette profession de foi, droit dans les bottes et menton en avant :
Nous ouvrirons quand nous serons vraiment prêts."
Ils veulent offrir un Marineland flambant. Pas rescapé. Surtout pas rafistolé. Alors ils prendront le temps. Aujourd’hui, les bassins sont propres. Les soigneurs à leurs postes. Le moral des troupes est bon.
(Nice matin)
En août je pointais les bizarreries entourant la légalité de l'existence du Marineland et de l'autorisation de construction du Lagoon et de son inauguration en présence du Maire.

Patatras ! en octobre, ce secteur au statut de zone inondable potentielle est passé à zone inondable avérée avec ce que cela impliquera désormais de mesures de protection tant pour les animaux que pour le personnel et le public.
La protection des animaux est impossible, on ne déplace pas des cétacés comme des lapins en cages, sans parler des locataires des aquariums et les animaux de la Ferme.

Les mêmes dangers menacent les employés et le public.
L'exemple récent le démontre, la météo ne maîtrise rien avec des changements climatiques dont l'effet s'est associé ici avec les incidences du bétonnage anarchique du littoral.

Ce qui s'est produit se reproduira à nouveau

On n'évacuera donc pas en quelques minutes sans « casse humaine » un parc avec des milliers de visiteurs paniqués.
Le matin succédant cette nuit de chaos, je déblayais chez des amis à Biot…
Quand la vague les a submergés, il n'y a pas eu d'alerte, pas de sirènes, ils ont eu 5 minutes pour sauter par la fenêtre et tenter de survivre.
J'imagine 900 mètres en aval l'horreur de ce même cataclysme en pleine journée, un parc bondé et le parking saturé de centaines de véhicules transformés en autant de béliers fous dévalant dans cette convergence de torrents de boue et de débris en furie.
Photo réalisée à 750 mètres en amont de l'entrée du Parking de Marineland
le matin suivant le désastre.
(Au rond-point qui précède celui des Groules… lieu habituel des manifs)

 

Pensée positive

La catastrophe naturelle qui a ravagé le site pourrait être un point de départ formidablement symbolique pour entamer une reconversion innovante de cette activité désormais obsolète et à contre-courant de l'histoire.


Marineland doit jouer cette carte, renoncer au spectacle sordide et absurde d'ours polaires dans les étés brûlants de la Côte d'Azur, ouvrant ainsi les voies des développements à suivre pour les autres parcs.
Le travail de réhabilitation des animaux présents sur le site pourrait se faire en collaboration avec les Associations et les scientifiques garants du bon déroulement des opérations.

Cette nouvelle génération de parc serait d'une extraordinaire richesse créative et documentaire, réellement pédagogique cette fois, pourvoyeuse d'emplois… de gros bénéfices et d'une excellente image.

Les solutions technologiques existent et sont opérationnelles dès maintenant. Ces prouesses époustouflantes n'en sont pourtant qu'au balbutiement et les progrès dans ces domaines sont ultrarapides :



Nos hommes d'affaires ne peuvent pas l'ignorer, ils ont les moyens de ces ambitions.

Les indemnisations versées par les assurances et des investissements du Groupe devraient être consacrés à la reconversion des activités vers celles du parc d'attraction de demain.
Marineland deviendrait dès lors un lieu « propre » et exemplaire, et non plus l'objet grandissant sans cesse d'un consensus de honte.

Manquer ce rendez-vous et maintenir la trajectoire actuelle finira dans le mur, c'est une question de temps, car l'heure est à la compréhension et à reconnaissance de la sensibilité animale comme du « vivant » en général.