mardi 26 janvier 2016

Marineland élabore son storytelling

Cet article de NICE-PREMIUM reprend les propos de Monsieur Laurent LANQUAR, représentant dans le Sud-Est d'Europe Ecologie les Verts déjà évoqué ICI.
Ce dernier réclame un audit sur le Parc.

Ce qui est intéressant ici, c'est de voir poindre dans les dernières lignes de Nice-Premium, l'amorce de storytelling que commence à vendre Marineland aux media ainsi que la piqure de rappel appuyée concernant le premier pourvoyeur d'emploi
« Aujourd’hui, le parc est toujours fermé. Depuis le mois d’octobre, Marineland a investi plusieurs millions d’euros dans les travaux de reconstruction et d’embellissement du parc. Le parc promet de rouvrir courant mars.
A ne pas oublier que Marineland est l’un des premiers pourvoyeurs d’emplois de la ville d’Antibes (Alpes-Maritimes). »
En fait d'investissements et d'embellissements dans cette Zone à Risque, on pourrait sans trop d'erreurs présenter les choses sous cet angle
le parc a en fait dépensé l'indemnisation des assurances pour reconstruire / réparer ce qui avait été détruit à 90% d'après la Direction elle-même. 

Il serait d'ailleurs intéressant de connaitre le nom de la compagnie d'assurance, car forcément qui dit sinistre dit surprime, voire augmentation des primes de TOUS les assurés si c'est une mutuelle…

Privatisation des bénéfices et mutualisation des pertes, c'est élémentaire dans le business financier.


A savoir également s'ils ont reçu une indemnisation pour la « perte de l'outil de travail » et la perte d'exploitation induite par la mort de l'orque Valentin. 

Tout est dans le choix des mots…

lundi 25 janvier 2016

Réouverture de Marineland

 

La réouverture de Marineland est finalement prévue pour le lundi 14 mars 2016 !


C'est la nouvelle qui vient de tomber via ASECA 2000 ce matin !

Visiblement, le parc a besoin d'attirer du monde grâce à de nouveaux tarifs attractifs.
Le prix des places a effectivement baissé de plus d'une dizaine d'euros...

À noter également que le parc s'apprête à rouvrir ses portes avec un personnel allégé d'au moins 3 dresseurs d'orques.
Deux d'entre eux travaillaient pour Marineland depuis plus de 10 ans, la dernière à quitter le navire était quant à elle la responsable des équipes de soigneurs.

Licenciement ? Démission ? que se passe-t-il dans les bureaux du parc ?!

vendredi 22 janvier 2016

Marineland : changer les apparences, c'est ce qui compte…



Réponse autistique de Jon Kershaw dans le Parisien du 21 janvier 2016 :

« Alpes-Maritimes : le Marineland d'Antibes change d'image »

Dans la Société du Spectacle, de ces tauliers et du faux-semblant, seul l'habillage est concevable et accessibles pour ces esprits marchands, et il est servi ici à grand renfort de marketing offensif et primaire : Nager avec les dauphins, ciblage des enfants pour mieux prendre les parents en otage accompagné de toute la pédagogie de bazar qui va avec. 
Or, c'est clairement de l'arrêt pur et simple des zoo marins ou leur changement radical de forme comme de fond dont il est question… et ça n'est pas négociable.
Le ripolinage opportuniste des « spectacles » à  venir « spontanément » (sic) moins bling-bling, la réduction des décibels, ne fera que retarder l'échéance, car la place de ces animaux est dans leur milieu naturel et la prise de conscience est planétaire.
En Californie depuis Octobre 2014 déjà, la ville de San-Francisco a pris une résolution phare reconnaissant les droits des baleines et des dauphins :
Dans une décision historique rendue mercredi, le Conseil de Surveillance de San Francisco a adopté une mesure indiquant que les cétacés, les baleines ou, dauphins et marsouins, ont le droit de ne pas subir la vie en captivité.
La résolution stipule que les animaux méritent « d'être dispensés de la captivité, et de rester sans restriction dans leur environnement naturel. »
Il a été soutenu à la fois par le superviseur de San Francisco Scott Wiener et parrainé par l'Earth Island Institute‘s International Marine Mammal Project.  [Projet international sur les mammifères marins.]


Comme c’est sa vocation, le Conseil a cité les capacités émotionnelles et intellectuelles complexes des cétacés, ainsi que le stress psychologique avérés comme les taux élevés de mortalité causés par la captivité dans les parcs marins comme SeaWorld.
La résolution est la première de son genre aux États-Unis
Le commissaire au contrôle et au bien-être des animaux de San Francisco, Russell Tenofsky a d’abord présenté la résolution à la Commission plus tôt cette année.
« Le Conseil de Surveillance de San Francisco a fait une chose merveilleuse en reconnaissant que les cétacés ont le droit d'être libres sans restriction, de la captivité », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Nous espérons que d'autres municipalités suivront et donnent encore plus de droits et de protections pour les baleines et les dauphins.»
Les écologistes ont salué cette décision comme une étape importante pour les droits des mammifères marins.
« Cette résolution reflète une meilleure compréhension que ce que nous croyions sur les dauphins et les baleines ( qu'ils sont des automates inconscients) est en fait faux, et qu'ils méritent d'être libres », a affirmé Laura Bridgeman, spécialiste de l’International Marine Mammal Project.
« Nos lois devraient être de plus en plus informées de ces connaissances. Cette résolution est un pas dans la bonne direction ».
C’est peut-être la première du genre, mais la résolution de San Francisco n’est pas la première tentative pour préserver les cétacés de la captivité.
En Mars, un comité du Sénat de New York a approuvé un « Projet de loi Blackfish » interdisant tout futur parc de retenir des orques en captivité » dans l'état.
En Juin, le Congrès américain a adopté à l'unanimité une loi monumentale pour protéger les orques et autres mammifères marins captifs.
En Californie, un État qui détient actuellement dix orques en captivité à SeaWorld San Diego, un projet de loi a été présenté plus tôt cette année qui interdirait l'exposition en captivité des orques en Californie et pour en soustraire ceux qui sont actuellement maintenus en captivité, vers un enclos marin sur la côte .
Surnommée « Orca Welfare and Safety Act » [Loi sur la protection et la sécurité de l’orque] (AB 2140), le projet de loi est actuellement à l'étude pour examiner la faisabilité d’enclos marins pour les animaux potentiellement prêts à être mis à la retraite.
Une autre ville de Californie, Malibu, a également adopté une loi cette année proclamant que tous les cétacés qui passent par sa côte ont le droit à la vie.
La résolution récemment adoptée par San Francisco n’est pas exactement une interdiction, a dit au Dodo (NDLR /le site de publication de cet article) Bridgeman du Projet international des mammifères marins, à l’origine de la proposition de l’Orca Welfare and Safety Act.
« Alors que la résolution est non contraignante, elle est significative parce que jamais auparavant dans l'histoire la Californie des droits n’avaient été reconnus pour les cétacés», dit-elle.
Nous pensons que cela va augmenter les chances que le projet de loi Orca soit adopté, surtout si d'autres villes suivent le mouvement.
A chaque résolution adoptée, il devient de plus en plus difficile pour SeaWorld de revendiquer la captivité des cétacés.
Sam Berg, un ancien entraîneur de SeaWorld qui est apparu dans le documentaire « Blackfish », a déclaré au Dodo que la mesure pourrait conduire à « une interdiction totale des baleines et des dauphins en captivité aux Etats-Unis ».
« Je pense que ce développement récent envoie un message fort à l'Assemblée de Californie que les citoyens de la Californie se soucient des droits des baleines et des dauphins et que la loi sur la protection et la sécurité Orca devrait passer » a-t-elle ajouté.
Source
Traduction : Guillaume-Isabelle van der Wende & Max Berthy
Messieurs les dirigeants de Marineland… vous devriez méditer sérieusement la citation en tête de CE billet.

lundi 18 janvier 2016

Marineland : c'est l'hiver, sortez couvert !

Contre Marineland… tout contre ;)

…et au chaud pendant les manifs : 
Les manches longues (Sweatchirt et Hoodi avec fermeture à glissière), les Tshirts,
c'est PAR LA
 
La collection Anti-M à but non lucratif…,  
100% bio et militante !

samedi 16 janvier 2016

Marineland, un archaïsme en cours d'effritement

« le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu’elles ne deviennent évidentes »
Michael E. Lewitt.

L'article de Nice-Matin du 15 janvier 2016 se terminait sur ce propos du Directeur Animalier de Marineland Jon Kershaw :
« Même si ce n'est pas lié se défend Jon Kershaw.
Exit le côté « bling bling » du bassin des orques.
Il devrait laisser-place à un programme plus « pédagogique ».
Davantage d'informations seront communiquées avec la nomination d'un nouveau directeur dans les prochains jours ».

Monsieur Kershaw et les intérêts qui l'emploient s'adressent exclusivement aux mentalités du XIXe siècle… or les gens de ce temps avaient pour eux l’excuse d'être peu ou mal informés des réalités complexes du monde.
Cette perception de notre monde est en pleine mutation, et après tout, il n'est pas si loin le temps où « Tintin au Congo » tirait sur tout ce qui bouge dans ses colonies africaines, sans que cela ne choque quiconque.


La seule motivation du Parc est de maintenir coûte un modèle économique qui a pour seule justification le profit et la croissance, si possible à deux chiffres.
Ces raisons strictement commerciales sont saupoudrées d'un vague argument sur la Préservation des Espèces qui ne résiste pas à un examen sérieux et dont l'alibi a pour fonction de faire passer la pilule au naïfs… qui le sont de moins en moins.

La « gestion de crise » n'est guère subtile, qu'il s'agisse de l'ancien Directeur Bernard Giampaolo (promu au loin à la suite du désastre naturel), et sa saillie sur la « casse animale » ou ici avec ce déni de réalité tristement pathétique.

La compréhension « pédagogique » des mammifères marins dans un univers carcéral dédié au spectacle est un non sens.
Prétendre ceci pour n'importe quel animal est d'ailleurs une absurdité et le progrès et les prouesses des reportages animaliers actuels (1) ne cessent de nous démontrer la complexité et la richesse des interactions de n'importe quel être vivant avec son milieu naturel, ou encore nous révèlent une « autre intelligence » qui nous échappe largement (et particulièrement pour les animaux vivant dans les océans).

Ainsi, l'exemple du prodigieux documentaire animalier « L'odyssée nocturne des éléphants », vient nous faire toucher du doigt la grossièreté et l'indigence des prétentions cyniques à l'éducation des masses du Marineland d'Antibes.
Ailleurs comme avec Kalaweit, des vocations individuelles formidablement déterminées nous aident à sortir de notre aveuglement « d'espèce élue »par elle même pour s'autoriser l'asservissement, l'exploitation, la torture et la destruction de toutes les autres.
Marineland, comme les cirques « avec animaux » sont confrontés au défi de l'évolution des mentalités et ose pourtant tout exploiter des ficelles du marketing pour enrayer l'inévitable.



Un cirque « sans animaux » a pourtant montré le chemin avec une immense créativité structurée sur une véritable réflexion éthique qui est résumée dans ce credo :  
« Le Cirque du Soleil se distingue par le message de chacun de ses spectacles.
Ce n’est pas du divertissement; c’est un message au sujet de la vie et de ce qui la rendrait plus juste.
L’humanité, voilà le trait distinctif du Cirque du Soleil.»
Et le succès public est planétaire.


La « pédagogie » selon les tenanciers/hôteliers de Marineland rapportée à notre époque et à ses dérives auto-destructrices ne pourra être que de cette nature tragique…


… et de même que nous ici, nos descendants visionneront incrédules les shows blin-bling (… ou pas) des Parc Marins, d'êtres vivants et conscients d'eux-mêmes conditionnés à des pitreries contre-nature, symboles affligeants de la représentation primitive et insensible que nous nous faisions de notre relation à la nature et au « vivant ».

Ils regarderont nos derniers zoos marins comme nous regardons aujourd'hui la réalité des zoo humains légitimant le colonialisme comme l'esclavagisme et qu'ils visitaient en famille, laissant laver leur cerveau en toute bonne conscience.

Nous sommes l'espèce auto-proclamée dominante et notre capacité de nuisance sur les co-locataires de cette planète le confirme chaque jour un peu plus.

La Direction du Parc fait semblant de ne pas comprendre les signaux pourtant assourdissants.

Cette volonté soudaine de recalibrage du parc n'a rien de spontanée et n'est qu'une pâle tentative irréaliste de contre-feu à la gigantesque insurrection menée (en occident du moins) contre ce Business trivial par les réseaux sociaux, les sites internet, les blogs, les manifestations, etc.

Tout aménagement cosmétique est radicalement vain et hors-sujet… confronté à un mouvement mondial et irréversible d'éveil des consciences concernant les Parcs Marins qui a été initié par le film « Blackfish » et ne cesse de s'amplifier (Sur ARTE au printemps 2015).


Comme la cerise sur le gâteau, on n'oubliera pas d'ajouter bien sûr, à ces questions de fond de nos responsabilités de « dominants » sur la Condition Animale, la longue liste locale de casseroles juridiques diverses et variées pointées dans ce blog et que traîne spécifiquement ce parc des Alpes-Maritimes.


Mise à jour du 27 juin 2016



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Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli…
— Je suis un renard, dit le renard.
— Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste…
— Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
« Ah ! pardon », fit le petit prince.
Mais après réflexion, il ajouta :
« Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
— Tu n’es pas d’ici, dit le renard, que cherches-tu ?
— Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
— Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
— Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
— C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « Créer des liens… »
— Créer des liens ?
— Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
Saint Exupery




vendredi 15 janvier 2016

Marineland d'Antibes: EELV demande un audit et «une étude de reconversion du site»

Il semblerait enfin que les informations remontent !

Le délégué azuréen du parti estime que « trop de scandales » ont entaché le parc...

Pour le responsable politique, la coupe est pleine.
Suite aux accusations de « rejets en milieu naturel des eaux des bassins », dévoilées par Le Point, Laurent Lanquar, délégué EELV du groupe Est 06, demande « un audit complet et contradictoire de Marineland, autant sur les conditions de captivité des animaux, sur les enjeux environnementaux de cette activité lucrative, ainsi que sur les mesures prises suite aux inondations ».

Suite de l'article ICI


Nice-Matin : une polémique qui sent le gaz-oil

Article de Nice-Matin du 15/01/16 en pdf

Transcription :

Attaqué dans un article du Point qui fustige la solution choisie pour évacuer des traces d'hydrocarbures relevées après les inondations d'octobre, le parc Antibois crie au faux procès.

Le parc antibois, Marineland, de nouveau au cœur de la polémique?
C'est ce qui transpire de l’enquête mise en ligne le 13 décembre dernier par le site Internet du Point.

Intitulé « Quand Marineland pollue... En douce », l'article démontre que dans les jours qui ont suivi les inondations meurtrières des 3 au 4 octobre derniers, le parc aquatique aurait pompé des résidus d'hydrocarbures déversés dans le bassin des orques.
Avant de les reverser dans le Maire, ce petit ruisseau qui serpente entre les installations du parc avant de se déverser dans la Brague.
Puis dans la mer.

Des hydrocarbures en aval du parc

Pour appuyer son enquête, le Point a financé deux prélèvements d'eau effectués le 21 octobre.
Un peu plus de quinze jours après la catastrophe. Mais surtout après un état des lieux dressé par le parc lui-même - conférence de presse à l'appui sur place - loin de convaincre les nombreux journalistes invités à constater les dégâts.
Et à poser toutes les questions auxquelles le parc avait refusé de répondre (nos éditions du 15 octobre) jusqu'alors.
Ces deux prélèvements effectués dans le Maïre - en amont, dans la zone de Vaugrenier, puis en aval du parc - diffèrent sensiblement.
C'est le très sérieux laboratoire lyonnais Carso, agréé par le ministère de la Santé, qui le dit.
En amont, pas de trace d'hydrocarbures ni de chlore utilisé pour désinfecter le bassin.
En aval, en revanche, leur présence ne fait plus aucun doute.
Pour les journalistes comme pour la militante Caroline Delompré, coordinatrice de l'ONG Sea Shepherd Nice contactée hier : « c’est la double démonstration que l'eau pompée provenait bien du bassin des orques. Que cette eau était chargée en hydrocarbures. Et qu'elle a ensuite été déversée dans un ruisseau qui irrigue des puits, un camping, avant de rejoindre la mer via la Brague.»

Une enquête à charge

De nouveau translucide, c'est la présence supposée d'hydrocarbures dans les eaux du bassin des orques au lendemain des inondations, qui créé de nouveau la polémique.
Rendez-vous est donc pris à la hâte sur le site.
C'est Jon Kershaw, le directeur zoologique de Marineland qui nous reçoit.
Presque quarante ans de show aquatiques derrière lui.
Hier, sous la pluie qui ne cesse de tomber. Dans le froid et la grisaille, Marineland continuait de panser ses plaies. « C’est hallucinant la façon dont ces personnes nous traitent » fustige d'emblée Jon.
«Tout est faux et je ne me suis pas gêné de le leur dire. À commencer par la présence d'hydrocarbures dans le bassin. Si cela avait été vrai, toutes les orques auraient péri. »
On se souvient que Valentin, une orque du parc, est décédé durant les inondations.
Officiellement d'une torsion de l'intestin.
Le 16 octobre dernier, du reste, Sophie Béranger-Chervet, la directrice départementale de la Protection des populations (DDPP) déclarait dans ces mêmes
colonnes : « Le bassin a été submergé par une vague. Elle était chargée de matières polluantes, vraisemblablement du gasoil. »
Un gasoil que le parc aurait donc pompé avant qu'il ne soit rejeté dans le Maïre?
« C'est archifaux », tempête Jon Kershaw. « II faut vous imaginer la scène que c'était, ici, au lendemain du déluge. Un lac à perte de vue. Avec des carcasses de voitures, des cadavres d'animaux et pas seulement du parc. Des cuves de mazout... On aurait dit un terrain de guerre. Alors allez savoir d'où venait cet hydrocarbure? En plus, il n'y a pas que le Maïre qui passe dans le parc. Mais un autre vallon qui provient directement des hameaux situés au nord du bassin et qui collecte toutes les eaux pluviales. »
Jon Kershaw ne réfute pas la présence d'hydrocarbures.
« On le voyait, ça irisait à la surface de l'eau. On le sentait aussi. Mais je vous assure qu'il ne venait pas du bassin des orques qui a été relativement épargné par la vague. E! la seule pollution relevée et transmise à la DDPP était minérale. « boue et sable. »
Quant à l'engin de pompage décrit par le Point?
« C'est la pompe dont nous nous sommes servis pour vider le local technique situé sous les gradins, noyé sous six mètres d'eau. Et où se trouvait le système, heureusement étanche, de filtrage du bassin grâce auquel nous avons pu rétablir la clarté des eaux au bout d'une dizaine de jours quand l'électricité est revenue. »
Encore marqué par un événement qu'il n'oubliera jamais et qui a mis au chômage technique plus de 2/3 des effectifs du parc, Jon Kershaw insiste:
« La DDPP est là depuis le lendemain des inondations. Elle a été régulièrement tenue au courant. On ne peut pas tricher avec l'État, sinon c'est la prison. »
On ne badine pas avec la sécurité des populations.
C'est le message que fait passer aujourd'hui Marineland en pleine reconstruction.

GUILLAUME BERTOLINO

guibertolino@nicematin.fr

Réouverture au printemps

« On a le temps et l'argent ».
C'est la consigne passée par Parques Reunidos, le groupe espagnol à la tête de Marineland depuis une dizaine d'années.
« Donc pas de précipitation pour la réouverture. On devrait être prêt avant l'été. Au printemps même, pourquoi pas. »
Secoué par de nombreuses polémiques dans la foulée des inondations (communication défaillante, condition des animaux... ) la scénographie du parc devrait changer.
Même si ce n'est pas lié se défend Jon Kershaw.
Exit le côté « bling bling » du bassin des orques.
Il devrait laisser-place à un programme plus « pédagogique ».
Davantage d'informations seront communiquées avec la nomination d'un nouveau directeur dans les prochains jours.

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NDLR : 
Exit le côté « bling bling » du bassin des orques.
Il devrait laisser-place à un programme plus « pédagogique ».

Aucun doute, cet aménagement cosmétique leur a été très spontané !
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18 janvier 2016 : Suite de la polémique et réponse de SeaSheapherd
Le Marineland d’Antibes qui génère un chiffre d’affaires de 43 millions d’euros annuels* et dont la Fondation est une vitrine écologique censée véhiculer l’image d’un groupe soucieux de l’environnement, n’a pas hésité, pour des raisons purement financières à polluer l’écosystème en toute illégalité et à maintenir ses animaux captifs dans des conditions dangereuses pour leur santé.
* : Résultat net en 2014 de 5,5 millions

mercredi 13 janvier 2016

Quand Marineland pollue en douce… l'eau douce

Dans l'article et la vidéo du Point.fr (ci-dessous), on constate une fois de plus que ce sont des « privés » ou des Associations militantes qui font le job (SeaShepherd ici en l'occurence), les autorités quant à elles n'entendent rien, ne voient rien, ne « souhaitent pas » s'exprimer.
Le Marineland ouvrira en fanfare le 6 février et les élus locaux seront sans doute associés à la fête de l'emploi et du chiffre d'affaire retrouvés.

Quand Marineland pollue... en douce





VIDÉO. Après les intempéries d'octobre, Le Point.fr a effectué des analyses dans le cours d'eau qui traverse le parc, confirmant les soupçons de pollution.


Publié le - Modifié le | Le Point.fr


Jeudi 17 décembre 2015, Saint-Ouen-l'Aumône, en région parisienne, Pascal Michel s'empare des deux rapports d'analyses du laboratoire Carso posés sur son bureau.
Son regard parcourt l'ensemble en vitesse, puis se fige. « Il y a eu un rejet de chlorures et d'hydrocarbures dans ce ruisseau, c'est une évidence », lâche-t-il sans quitter les documents des yeux. Directeur du bureau d'études des milieux aquatiques Hydrosphère, l'écologue est formel : à l'endroit exact où le cours d'eau le vallon de la Maïre traverse la propriété privée de Marineland, les conclusions du plus grand laboratoire de France révèlent une incontestable source de pollution.
Effectués par Le Point.fr sur le site du parc aquatique, les prélèvements analysés par Carso indiquent un taux de chlorures de 408 mg/l, alors que la réglementation nationale estime qu'au-delà de 200 mg/l la qualité de l'eau est « très mauvaise ».
Même constat alarmant avec la présence anormale d'hydrocarbures : 31,5 mg/l.
Comme on l'avait pressenti, le 13 octobre dernier, en quittant les lieux après une visite chaperonnée par la direction du site, il y avait bien anguille sous roche derrière les grilles du parc animalier. L'affaire était aussi trouble que l'eau du bassin des orques après les inondations destructrices survenues dix jours plus tôt dans les Alpes-Maritimes. Des intempéries qui avaient entraîné la mort de 20 personnes sur la Côte d'Azur. Ravagé « à 90 % », le parc antibois n'avait, lui, d'autre choix que de fermer ses portes, censées rouvrir le 6 février prochain.









Magma bourbeux

À l'époque, au lieu de jouer la transparence, Marineland était resté flou sur l'état de santé de ses pensionnaires marins, alimentant les craintes des ONG. Parmi elles, Sea Shepherd France. Contactée au lendemain du déluge, Lamya Essemlali, sa présidente et cofondatrice, dénonçait déjà « une forme de maltraitance » liée à la captivité des bêtes, tenant l'homme pour responsable des lourdes pertes animales. Quelques jours après la publication de notre premier reportage, la présidente de l'ONG attirait notre attention sur l'exposé bancal d'Hervé Lux, directeur de la communication du parc, au sujet du bassin des orques dont l'eau, couleur verdâtre, n'avait pas été assainie en dépit des opérations de nettoyage. Résultat : les quatre cétacés s'engluaient dans un magma bourbeux. « Une eau sale », pour Hervé Lux, qui reconnaissait alors que le système de filtration ne fonctionnait pas « à 100 % »…
 
Au total, le bassin des orques contient 40 millions de litres puisés dans la Méditerranée à 70 mètres de profondeur.
L'eau salée est purifiée à l'entrée des conduits, puis retourne à la mer via des canalisations souterraines.
Petit hic : comment débarrasser le bassin de sa fange quand le dispositif classique n'est pas à la hauteur du désastre ?
Face à ce problème, le parc s'est procuré en urgence une pompe destinée à extraire les boues résiduelles agglomérées au fond du bassin.
Installée le 12 octobre, elle a été retirée le 4 novembre.

Mais qu'y avait-il dans cette eau souillée ?
Sollicitée à plusieurs reprises pour savoir si elle disposait d'analyses, la Direction départementale de protection des populations (DDPP) des Alpes-Maritimes n'a pas souhaité répondre à nos questions.
Deuxième énigme, selon Lamya Essemlali de Sea Shepherd : « Où cette eau polluée est-elle rejetée ? »
Un seul moyen permettrait de connaître son itinéraire réel : s'approcher au plus près de l'appareil de pompage.

Dépôt visqueux et marron

Le 21 octobre 2015, Le Point.fr est donc de retour au Marineland, 306, avenue Mozart, à Antibes, où Caroline Delompré, co-coordinatrice de Sea Shepherd Nice, une brune aux yeux lagon, avait fixé le rendez-vous.
La veille, des membres de l'association étaient tombés des nues lors d'une ronde de nuit. Alertés par le vrombissement d'un moteur en provenance du parc, ils avaient identifié le raffut d'une pompe.
Caroline Delompré désigne un ru quasiment à sec par-delà le grillage.
Une buse dégoulinante d'un dépôt visqueux et marron sèche au soleil.
L'activiste pointe ensuite la rive, où un énorme tuyau relié à une imposante machine jaune moutarde gît sur la berge.
Sa gueule béante s'ouvre sur le ruisseau.
« On s'est rendu compte qu'ils rejetaient l'eau polluée du bassin des orques dans le vallon de la Maïre. »
En aval, ce cours d'eau se jette dans la Brague, puis termine sa course dans la mer.
Sur son parcours, il croise deux campings, alimente des puits, longe des centaines de riverains.
Le plus grand parc marin européen pouvait-il à ce point négliger biodiversité, environnement et voisinage ?
Nous décidons d'investiguer davantage en regagnant les lieux avec des flacons de prélèvement. Sur place, une poignée d'ouvriers lambine en plein soleil tandis que les employés sont partis déjeuner, à l'exception de trois soigneuses en combinaison noire qui déplacent des bacs d'où s'échappent des relents âcres de poissons.
Au moment où nous nous apprêtons à puiser de l'eau à la sortie du tuyau, un gardien furibond surgit à vélo : « Je peux savoir ce que vous faites ? »
Contre toute attente, il se propose, après nos explications, de nous conduire à un endroit dépourvu de clôture.
Soudain, il se ravise.
Un de ses supérieurs hiérarchiques vient de lui faire un signe.
Changement de ton. Il nous intime de quitter les lieux « avant qu'il appelle la police ».
Nous nous exécutons.




Cartes Galileo représentant le ruisseau Le vallon de la Maïre, parcourant le parc Marineland, se jetant ensuite dans la Brague puis dans la mer.      
© Le Point.fr Le Point.fr

« Contre nature »

Mais cette attitude défensive nous convainc de revenir quelque temps plus tard opérer à l'arbi des regards. Par souci d'objectivité, nous prenons soin de prélever également des échantillons à 300 mètres en amont de Marineland, en plein parc naturel de Vaugrenier (sur la commune de Villeneuve-Loubet), à titre de comparaison. Ainsi, s'il y avait pollution dans le vallon, elle ne pourrait être imputée qu'au parc, ces deux zones ayant essuyé les mêmes inondations.

Au mois de novembre, le couperet tombe : l'eau prélevée en aval contient des polluants absents en amont.

Conclusion : 
Sea Shepherd avait visé juste.
Marineland, en plus d'avoir mis en danger la vie d'animaux marins, dont celle de l'orque Valentin, officiellement décédée d'une torsion de l'estomac le 12 octobre à l'âge de 19 ans [une orque vit en moyenne 50 ans en milieu sauvage], a pollué pendant au moins trois semaines l'environnement varois.
En toute impunité. La morale de l'histoire, Lamya Essemlali la résume en une phrase :
« Quand on enferme des animaux dans des conditions contre nature, il ne faut pas s'attendre à un grand respect de cette dernière. »
La réaction de Jon Kershaw, directeur animalier du parc Marineland :
- « La flotte qui était pompée par la pompe Veolia venait de notre station de filtration. Cette eau provient des inondations qui ont envahi la salle de commande de la station, qui se trouve sous les gradins (du bassin) des orques, et qui ne communique pas avec celui-ci. La station était immergée. L'eau atteignait une hauteur de 6 mètres. La pompe ne prélevait pas du tout d'eau depuis la piscine (des orques)."
- « La pollution, qui a rendu le bassin des orques de couleur ocre, était minérale. C'était du sable. Et il n'y a jamais eu d'hydrocarbures dans la bassin des orques. C'est ridicule, physiquement et logistiquement impossible. Nous avons été contrôlé par la Préfecture et la DDPP le lendemain de l'inondation, qui ont rédigé un rapport d'analyse. Je ne peux pas vous fournir ce rapport. Pourquoi je le ferais ? Je ne vous dois aucune explication. »
- « Des hydrocarbures dans la Maïre, oui, il y en a eu. Mais ça ne venait pas de nous. Cela venait d'une cuve à gazoil. Elle n'est jamais passée par le bassin des orques. Cette cuve venait de quelque part, allez savoir où. Depuis, nous avons d'ailleurs nettoyé et dragué le fond de ce ruisseau. Tout est propre aujourd'hui. Je vous envoie une photo pour preuve par mail. (voir ci-dessous) Dix jours plus tard, il n'y avait d'ailleurs déjà plus de mazout dans le ruisseau. Ou alors probablement des traces. »
- « Le tuyau présent au bord du vallon de la Maïre était relié à la station de filtration, qui, comme je l'ai déjà dit, était remplie d'eau. C'est bien la Brague - reliée au vallon de la Maïre (NDLR) - qui s'est déversé dans le parc et qui nous a donné l'eau souillée. Donc on a retourné à la Brague l'eau qui venait de la Brague. L'eau du bassin des orques a été désinfectée au chlore et à la javel, puis évacuée, sans les filtres, par notre système de pompage habituel, relié à la mer. »

Source article et photos :  lepoint.fr

samedi 2 janvier 2016

Nice Matin à la rescousse de son annonceur (Source : Manipulation Marineland)

« Après la vague de deux mètres qui a submergé le parc dans la nuit du 3 au 4 Octobre 2015, c’est à une tempête médiatique nationale et internationale que le parc s’est trouvé confronté. Cette vague dérangeante a porté le débat sur les parcs d’attraction animaliers que sont les delphinariums à une échelle nationale, et a soulevé de nombreuses questions auxquelles le parc n’a peu ou pas répondu, après la catastrophe, et toujours à ce jour. Dans quel état est le parc ? Quelles sont les conditions de vie des animaux aujourd’hui ? Combien d’entre eux sont morts, ou malades ? Lesquels ? Pourquoi ? Quels contrôles ont été réalisés par des organismes gouvernementaux indépendants ? »

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