mercredi 30 mars 2016

Marineland et la culture des perles


La transcription et l'examen rigoureux d'une interview du Responsable animalier de Marineland, Jon Kershaw, (à la fin de ce billet) montre le spectacle éprouvant des contorsions intellectuelles d'un homme légitimant avec âpreté l'indéfendable.
Mission impossible, car il s'agit d'un combat d'arrière-garde déjà largement perdu en Californie chez le grand-frère SeaWorld.

Aucun argument scientifique, moral éthique, voire philosophique ne peut venir au secours d'une INDUSTRIE dont la finalité naturelle première est l'enrichissement de ses actionnaires quel que soit l'habillage sémantique sous lequel la communication et le marketing la camoufle.

Aucun authentique spécialiste scientifique de la biologie et des Sciences de la nature ne peut se compromettre dans ce commerce sans ruiner sa crédibilité, c'est la raison du recrutement des Directeurs dans l'univers de l'hôtellerie ou aujourd'hui dans celui du Roller Coaster.

Le soutien enthousiaste sans faille et très appuyé des élus locaux concernés ne laisse d'ailleurs planer aucun doute sur l'objet de l'entreprise, strictement perçue « créatrice de croissance, d'emploi et de tourisme ».

L'attitude de monsieur Jon Kershaw (Responsable Animalier) est cohérente : il a construit l'essentiel de sa longue carrière professionnelle (depuis 1970) sur le dos des animaux captifs depuis des lustres (US Navy et Parc Marins) il est loin d’être stupide, il est là depuis le début alors que passent les Directeurs et il sait pertinemment que « les temps du début », ceux du millénaire précédent ou il a pu faire (citation de J.K.) « toutes les conneries possibles » sont bien révolus… ce qui rend sa position très compliquée.

Que penser en revanche du parachutage et de la première prestation télévisée du nouveau jeune directeur monsieur Arnaud Palu.
Comment interpréter sa calamiteuse déroute confronté au micro de France-Inter si ce n'est qu'il est désormais impossible de défendre l'indéfendable.

L'ex Cadre de Parc d'Attraction géant de Dubaï, n'a sans doute pas pris la mesure du chaudron brûlant et fissuré dans lequel son employeur le plongeait.

Ces interventions en sont la démonstration.
Dépassé par la situation, il enfile en bredouillant les perles d'un discours mal assimilé concocté par un Service Communication repeint à la va-vite en Service Pédagogique.

Monsieur Palu « vend » de l'orque et du dauphin par hasard, ce pourrait être des aspirateurs en promo ou des machines à laver et son pathos larmoyant ne convainc vraiment pas quand on met en parallèle la non-vie des orques dont il a désormais la charge ET la responsabilité :

« (…) Nous avons remplacé les animaux de la ferme qui avaient été emportés.
Le soir, c’est mon petit trésor à moi, je récupère mon énergie lorsque je vais donner le biberon aux petits chevreaux qui viennent de naître » (…) »

A sa décharge, son CV ne l'a pas absolument pas préparé à ce piège poste :

Arnaud Palu, 48 ans, spécialiste du management de parcs de loisirs.
  • 1991 - 2000 : Paris, Disneyland.
  • 2001 - 2009 : Londres, Dôme du Millenium (et de deux autres dômes de ski au Royaume Uni).
  • 2008 - 2009 : Dubaï, supervise les travaux d’une galerie commerce/loisirs.
  • 2009 - 2010 : Los Angeles, entreprise de design pour parcs de loisirs.
  • 2010 - 2015 : Dubaï, galerie commerce/loisirs/ski.
  • 2016 : arrive à la tête de Marineland.
Tout ceci est tellement affligeant que les bras nous en tombent contrairement à ceux du Santon Provençal.

A croire que la fonction crée l'organe, et habiter le personnage de Lou Ravi mais cette fois dans la crêche Marineland lui va comme un gant.

Viennent alors ces questions :
  • Ce poste de direction est-il une promotion ou une punition ?
  • Serait-il une taupe infiltrée envoyée par les vilains activistes pour ruiner Marineland de l'intérieur ?
Le spectacle de ces approximations pathétiques devant une caméra dés la première immersion permet de s'interroger.

Il ne se serait sans doute pas remis du round suivant… s'il avait accepté l'invitation.

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Le 18 Mars 2016, 3 jours avant la ré-ouverture officielle du Marineland d’Antibes, après 6 mois de fermeture forcée due aux inondations, France Bleu Azur consacrait une matinée spéciale au parc, avec les interviews de Jon Kershaw (directeur animalier), Isabelle Brasseur (responsable pédagogique) et Arnaud Palu (directeur)

Ré-ouverture du Marineland, Volume 1 :
Le show et froid de Jon Kershaw

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Ré-ouverture du Marineland, Volume 2 :
La pédagogie moderne selon Isabelle Brasseur

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Ré-ouverture du Marineland, Volume 3 :
Arnaud Palu, bye-bye Dubaï, Marineland aïe !

 

 

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