vendredi 4 mars 2016

On efface tout et on fait semblant

Arnaud Palu, nouveau directeur général est arrivé le 10 janvier en provenance d'un parc de loisirs de Dubaï.
Il totalise vingt-cinq ans d'expérience dans des parcs de loisirs.
Précédemment président-directeur-général du complexe MAF Leisure & Entertainment à Dubai (un pays où en effet par ailleurs on sait s'amuser), et ancien de Disneyland Paris.
Arnaud Palu était le chef de la division des loisirs de Majid Al Futtaim Group, qui gère, entre autres choses, Ski Dubai et Playnation récemment lancé au Mirdif City Centre


Une carrière bien entendu sans aucun engagement ni rapport avec la Biologie Marine, l'éthologie, les sciences en général, pas davantage d'ailleurs que son prédécesseur Bernard Giampaolo, « ancien » cadre supérieur du Groupe Accor et de Disney lui aussi et qui écrivait :
« Question stratégie, Marineland cherche à élargir sa clientèle et à «industrialiser le process événementiel». Fin 2007, le parc lance ses soirées dîner-spectacles et accentue sa communication sur le secteur "corporate" afin de «générer du trafic en dehors des heures d'ouverture». Parallèlement, l'entreprise privilégie un second levier de croissance, initié en avril 2008 par la création du tour-opérateur Travel Parks, dont les premiers résultats (300 k€ de CA) ont dépassé les pronostics. «Sa vocation est de proposer des séjours incluant la visite de Marineland avec des nuitées d'hôtel.» L'objectif «est d'augmenter le temps de visite pur estimé aujourd'hui à 6h pour le pousser à 8h, voire plus en l'étalant sur 2 jours.»
Le nouveau directeur gagnant-gagnant promet désormais et malgré ce cahier des charges qui a dû encore se durcir (Il faudrait en effet et fissa amortir l'Hôtel Lagoon et son pediluve, échoués à peine mis à flot…)


 « Des animations plus didactiques expliquant les comportements naturels des animaux marins. »
A trois semaines de la réouverture, le performer avec qui l'on va voir ce que l'on va voir déclare que le « Le bien-être des animaux est assuré »,  comme si son cursus d'amuseur industriel et de gestionnaire financier constituait la moindre compétence pour en juger.
Il est habituel dans ces milieux de prétendre enseigner aux autres ce que l'on ne connaît pas soi-même,
…et de poursuivre un enfilage de perles :
« De nouvelles représentations publiques articulées autour de musiques enregistrées avec un orchestre symphonique vont nous permettre de présenter nos orques, dauphins et otaries avec une approche plus naturelle. »
Il y a fort à parier que la musique symphonique a surtout pour fonction de déculpabiliser à bon compte les consommateurs/clients qui risquent hélas d'être de plus en plus renseignés sur ces caricatures de nature que sont les Parc Marins.
Personne ne questionnait hier les orques, les dauphins et les autres sur leurs préférences musicales… (Rhythmic noise ? Metal ? Disco ? ou variétoche)… pas même les riverains excédés.
Ça serait aujourd'hui toujours aussi stupide mais les détenus continueront d'encaisser des decibels plus culturellement glamour.
«Ainsi, un saut correspondra à une pratique en milieu naturel, par exemple pour aller chasser. "Des supports vidéos montreront l'animal dans son milieu naturel et permettront de faire des analogies avec les animaux présentés dans le bassin».
On apprendra plus.»
Ces lumineuses intuitions lui sont venues toutes seules, fruit d'une intense réflexion de fond et sans subir la moindre pression.
Lorsque, vlan ! et « heureusement » une inopinée mais propice inondation catastrophique a permis de changer de cap, comme ça, entre la poire et le fromage après avoir escamoté les victimes et pendant qu'on refaisait les peintures.

Ces pauvres déclarations auto-satisfaites sont tellement primaires et confondantes de niaiseries que l'on peut se demander si ces gens sont simplement ignares, ou totalement cyniques en insultant ainsi l'intelligence du public de mieux en mieux informé.

Quoi qu'il en soit, on voit bien que la Direction du Parc aborde avec une grande prudence la réouverture et invente le concept de « promotion discrète » (voir le débat imaginaire), confirmé cette semaine par la campagne d'affichage présente sur le mobilier urbain local (Abribus et Sucettes Decaux) osant à peine montrer un dauphin discrètement perdu dans le bleu, le tout servi par une typo certes élégante, mais parfaitement illisible.

L'inconscient travaillerait-il le Service Communication (?)
la dissonance cognitive commencerait-elle à questionner les consciences ?

Pourvu que ça dure !
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Le même sujet développé sur Manipulation Marineland








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