lundi 27 février 2017

L'acceptabilité sociale


Qu'est-ce que « l'acceptabilité sociale » ?

De mon temps on appelait ça « l'art de faire avaler des couleuvres ».
De la pratique d'un art, c'est devenu aujourd'hui une science très aboutie avec ses théoriciens, stratèges, experts en communication, marketing, gestion des risques, etc.
Pour mordre dans le concept, il me vient un exemple exemplaire n'ayant rien à voir avec le Barnum antibois dénommé Marineland, mais tout avec les couleuvres géantes comme à Montpellier…

Tout est dit ici quand il s'agissait de faire passer la gigantesque couleuvre du nucléaire civil dans ce rapport de l'OMS en 1958 :
Cependant, du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l'avenir des utilisations pacifiques de l'énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s'accomoder de l'ignorance et de l'incertitude et qui, pour citer Joseph Addison, le poête anglais du XVIIIe siècle saurait « chevaucher l'ouragan et diriger les tempêtes » 
(Rapport techniques, 151, page 59, OMS, Genève, 1958)
La suite c'est Tchernobyl, Fukushima…vous avez  bien mordu le concept ?

Revenons à nos orques, dauphins et autres bestioles qui marinent dans le chlore.

Le gouvernement a lancé une CONSULTATION PUBLIQUE du 07/02/2017 au 01/03/2017 concernant les nouvelles modalités de détention des cétacés à qui l'on est bien incapable de demander ce qu'ils pensent de leur condamnation à perpet dans ces bassines d'isolation sensorielle où ils végètent et crèvent prématurément.
La légitimité des Parcs Marins a du plomb dans l'aile, l'émission THALASSA qui a su faire accepter les caméras dans le Marineland, parvient d'ailleurs à le démontrer en faisant simplement appel à notre propre entendement, nous faisant subtilement appréhender l'effarante indignité de ces parcs.

L'affaire est sérieuse pour les actionnaires, il s'agit donc d'en fabriquer du consentement et de jouer la bonne musique avec quelques appuis.

Le gouvernement s'y colle donc avec un projet d'Arrêté promu par les experts de la juteuse filière.

SeaShepherd dans son décryptage démonte le texte de l'Arrêté d'une impeccable et implacable façon.
(Développement également ICI)

Je ne développerai pas plus ici, l'Organisation Internationale s'en chargeant fort bien.

Et voilà maintenant la délicieuse Consultation Publique sous l'égide de la Ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer dont l'insensibilité aux lobbies et la pertinence ne sont plus à démontrer. 

A cette heure 3668 commentaires sont persuadés de « participer » ça défoule et c'est fait pour ça.
Je n'ai pas vu un seul commentaire favorable aux Parcs (celui ou celle qui en trouvera un aura droit… à ma considération)
Faisons les paris de savoir si ça va changer quoi que ce soit…

Dans son GUIDE DES BONNES PRATIQUES AFIN DE DE FAVORISER L'ACCEPTABILITE DES PROJETS (oui je sais… la page n'existe plus allez savoir pourquoi !) le Conseil du Patronat en environnement déclarait :
« la dichotomie entre la croissance nécessaire [sic] et le développement contesté se manifeste de plus en plus ».
puis…
« l’acceptabilité sociale émerge maintenant en tant qu’enjeu majeur du XXIe siècle car les promoteurs de projets, comme les gouvernements d’ailleurs, reconnaissent les répercussions qu’un problème d’acceptabilité sociale peut engendrer pour leur réputation, pour le succès des projets et le développement économique ».
Comme il ne peut hélas pas « supprimer » le peuple, l'Etat travaille sur « l'acceptabilité » pendant que le Marineland et les autres Montreurs d'animaux travaillent leur communication.

Avec cet Arrêté, la situation va empirer comme le démontre SeaShepherd.
Dans ces Consultations Publiques, nous n'avons aucun pouvoir.
C’est donc un acte de foi dans une institution qui aura le dernier mot sans aucune intention réelle de nous représenter, ni de veiller à l’intégrité de l’environnement naturel.
On a vu et l'on voit les mêmes manipulations concernant la question du loup en France.



« 2017, une nouvelle histoire commence », petit air pourtant déjà connu, que les « croyants » (aveugles et sourds comme il se doit pour tout croyants) imaginaient que c'était déjà inscrit dans les faits depuis plusieurs mois… foi de Jon Kershaw, croix de bois, croix de fer.
Les gentils soigneurs continueront à témoigner de l'amour qu'ils portent aux animaux alors que seul leur petit petit plaisir égocentrique sert à justifier leur boulot et leur bonne conscience.
Du logo, on supprime l'orque clownesque qui cabriole (c'est pourtant toujours bien lui l'esclave pourvoyeur de la machine à cash, mais ça fait mauvais genre en ce moment) on le remplace par un « signe » discret, neutre, évocation marine et quasi subliminale d'une raie (les gens s'en foutent des raies coco…)
 
L'« acceptabilité » ça se travaille au corps et patiemment dans les détails dans la gigantesque Fabrique du Consentement qui nous encercle.