mercredi 7 juin 2017

La complainte du dresseur de Marineland

Billet invité d'Isa vdWende


Video sur le site de France3
(article du 01/06/2017)

« Qui peut me dire qu'ils ne sont pas bien ? »

…peut-être les dauphins eux-mêmes, qui meurent à la chaîne des conditions non physiologiques de la captivité ?! (ce soigneur a la mémoire courte s'il exerce là depuis 25 ans ! (1) ) mais sont remplacés discrètement par des inséminations - enfin quand cela n'aboutit pas à des morts-nés, ou des morts de bébés (comme encore récemment à Planète Sauvage).
Pour le reste ma foi, c'est trop facile de se boucher les yeux pour ne pas voir la détresse et les stéréotypies, les brûlures du soleil et du chlore, les morsures de conflit et les blessures contre les obstacles...
Comme ils ne s'expriment pas en langage humain, c'est trop facile de ne pas écouter pour ne pas entendre, mais peut-être que son ouïe d'humain bien que très peu développée par rapport à un cétacé, a également souffert des spectacles tonitruants et autres pyrotechnies blessantes auxquels ont également été soumis ces esclaves depuis ces mêmes années d'incarcération forcée ?!

« Côtoyer le monde scientifique » (celui qui paie pour faire des expériences chez Marineland, ce qui rapporte en plus des spectacles ?!) ne décerne aucune qualification ni compétences vétérinaires pour juger de l'état de santé physique et mental de ces êtres supérieurs privés de l'immensité des océans planétaires, aussi bien en surface qu'en profondeur, ridiculement non respectée dans les aquariums de ce parc (quand bien même fussent-ils mis aux normes minimalistes du nouvel Arrêté sous 3 ans).

Qui le dit ? une légion de biologistes indépendants non rémunérés par ces parcs, dont la très connue Docteure Ingrid Visser, qui a consacré ces mêmes 25 années à une observation en milieu naturel d'individus libres, lui permettant une comparaison sans conteste et une expertise professionnelle mondiale.

Qui le dit ? entre autres (2) , Ric O'Barry, un ex-dresseur, qui se repent désormais d'avoir initié le goût immodéré du public à admirer les cabrioles de cétacés, en ayant dressé les actrices du film Flipper, avec une expérience hélas bien plus importante, que ce consternant quart de siècle rémunéré à pérenniser l'atrocité de ce vol de liberté et de libre-arbitre contre euros trébuchants...  trébuchant surtout sur l’inadéquation de structures artificielles peinant à les maintenir en vie. 

Est-ce l'hypocrisie ou la bêtise, qui pousse dans un même élan, à affirmer que « ces animaux s'adaptent énormément »... contre toute évidence en ce qui concerne leur béton  « natif » et surtout sans autre choix, et leur dénier cette même adaptabilité pour leur refuser une mise en liberté inscrite dans leurs gènes, dont ils n'auraient jamais dû être privés, ainsi que vouloir continuer à créer de nouveaux prisonniers « à tout prix » (celui dérisoire de son salaire, extrême celui de la réclusion, la reproduction forcée et l'exploitation d'êtres sentients reconnus comme des personnes non-humaines en Inde) ?!

Déclarer qu'ils n'aient « rien connu d'autre » - à qui la faute ?! - pour justifier l'inertie, revient à refuser l'aumône à un pauvre hère au motif qu'il n'a toujours connu que la misère : plus encore qu’agrandir les bassins, c'est la mentalité restreinte d'esclavagiste cupide et d'abus de position dominante des complices des actionnaires étrangers, à qui ces maltraitances rapportent en bout de chaîne, économique plus qu’alimentaire, qu'il faudrait abolir !

Il est sans doute plus aisé d'arrêter d'inséminer du sperme que d'insuffler une lueur de moralité à laquelle l'idée saugrenue d'enfermer un jour des cétacés dans du chlore a manifestement échappé, et échappe encore entre les rares neurones de ces dresseurs de cirque aquatique, utilisés à l'insu de leur plein gré, au mieux comme maquereaux prostituant pour un parrain des femelles enceintes et leurs enfants séquestrés, ou pire encore, comme tortionnaires volontaires échappés... d'un laboratoire de Milgram (3).

Le chlore lave plus blanc les blouses blanches, mais pas les cerveaux.

« Nous et nos enfants sommes nés pour mourir, mais aucun de nous est né pour être esclave » 
- Laurence Sterne - Maximes pensées & lettres (1768)
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(1) Un exemple de vie gâchée parmi tant d’autres...
(2) On aurait également pu citer John Hargrove, ex-dresseur à Seaworld ET au Marineland d'Antibes, par ex. ici ou ...
(3) Voir ICI à la fin du billet sur ce blog.

2 commentaires:

  1. une autre manière ironique de souligner que la compassion doit changer de camp = http://www.legorafi.fr/2017/07/18/parc-aquatique-animalier-un-dauphin-ne-supporte-pas-les-conditions-de-vie-des-stagiaires/

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